Il avait vécu sans religion toute une vie, et la fin de ses jours approchait. Il professait partout un athéisme radical, presque prosélyte, missionnaire renversé de l’absence de foi en Dieu. Les formes concrètes des divers cultes ne l’intéressaient pas, « Je ne traite pas avec les intermédiaires, disait-il, surtout les intermédiaires du grand Rien ». Cette foi inversée occupait chacune de ses pensées, si bien que Celui qu’il refusait pour Seigneur occupait davantage son esprit que celui de la plupart des croyants.
Sa conviction ne s’accompagnait d’aucune philosophie comme on en bricole parfois pour pallier à l’absence de la plus vieille des spiritualités, en morale il se contentait de respecter les lois de son pays, et professait à tous vents « Dieu n’est jamais né ! »
Il n’était animé ni de haine, ni de ressentiment contre la vie, qui lui souriait plutôt. Je crois qu’au fond Dieu l’aimait bien, lui qui ne se risqua jamais à salir son nom autrement qu’en cherchant à l’effacer. Négateur, certes, enthousiaste et obsessif, il n’avait rien d’un blasphémateur, n’aimant pas perdre son temps, et non par un quelconque respect, on le voit.
Il finit par mourir, ne laissant aucun testament, aucune indication. On raconte que son corps, retrouvé inanimé chez lui, retourna à la poussière en trois jours. On raconte aussi que le Tout-Puissant, faute de pouvoir l’accueillir en son Paradis, lui fit une place dans ses Limbes.
Sa conviction ne s’accompagnait d’aucune philosophie comme on en bricole parfois pour pallier à l’absence de la plus vieille des spiritualités, en morale il se contentait de respecter les lois de son pays, et professait à tous vents « Dieu n’est jamais né ! »
Il n’était animé ni de haine, ni de ressentiment contre la vie, qui lui souriait plutôt. Je crois qu’au fond Dieu l’aimait bien, lui qui ne se risqua jamais à salir son nom autrement qu’en cherchant à l’effacer. Négateur, certes, enthousiaste et obsessif, il n’avait rien d’un blasphémateur, n’aimant pas perdre son temps, et non par un quelconque respect, on le voit.
Il finit par mourir, ne laissant aucun testament, aucune indication. On raconte que son corps, retrouvé inanimé chez lui, retourna à la poussière en trois jours. On raconte aussi que le Tout-Puissant, faute de pouvoir l’accueillir en son Paradis, lui fit une place dans ses Limbes.