A l'intention de Werner von Dequeit
Monsieur,
Cette fois, vous dépassez les bornes ! Non content d'avoir un succès
fou avec les femmes, non content de décliner mon invitation à Amsterdam,
non content de vous apprêter à gagner plus d'argent que moi, voilà que
vous osez vous moquer de ma production littéraire. La prochaine fois que
nous nous verrons, il serait bon que vous me prêtiez un gant (un seul
suffira).
Votre outrecuidance, donc, me contraint à réagir. Je vous propose un
duel, renseignez-vous, ce n'est pas la première fois que je le fais (ou
plutôt, que je rédige une telle lettre). Mais depuis j'ai grandi, et
mûri, et la boxe anglaise ne me suffira pas. Afin de vous vitrifier
comme vous le méritez, je préconise un duel au bazooka. Je me les
procurerai, nous n'aurons plus qu'à procéder à un tirage au sort des
deux armes pour que vous ne m'accusiez pas de tricherie.
Je ne m'abaisserai pas à répondre à vos remarques infondées. Cela me
ferait rire, si ce n'était pas d'un esprit si faux. Sachez, Monsieur,
que les esprits faux ne sont jamais ni poètes, ni écrivains, et que vous
croupirez donc logiquement dans une médiocrité crasse pour le restant
de votre existence.
Mes témoins seront Yves Bonnefoy et Pierre Michon. Vous pouvez choisir
les vôtres (Nabilla et Cyril Hanouna, par exemple, car il est bon que
les témoins reflètent en quelque façon la valeur de celui qui les
produit).
Quant au lieu, les bords de l'étang que surplombe le château de Sercy
me paraissent bien venus : ce sont mes ancêtres, Monsieur, que vous
avez insultés avec votre missive, et c'est à l'ombre de leur prestige que
je laverai mon honneur.
A vous,
Jérémie Sercy
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