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jeudi 18 août 2016

Indices de véracité

Souffrir de ses pensées, en concevoir le désir qu'elles soient fausses.

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Ne pas croire qu'on a toujours eu raison.

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Choir lors de joutes oratoires.

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Être risible (régulièrement).

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Savoir, sans avoir besoin de savoir les situer, qu'il nous arrive d'errer dans des zones d'erreur.

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Le charme, un sourire ; et la colère – magnifique la colère.

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Croire que la vérité existe, savoir que tous ne la désirent pas toujours.

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Se prendre au sérieux.

*

S'acharner à se crever les yeux après se les être arrachés ; toucher à toutes les pensées, serait-ce pour les repousser ; avoir du nez ; n'entendre ni plus, ni moins, que ce qu'il faut ; goûter la ciguë jusqu'à la lie.

jeudi 5 mai 2016

Charybde et Scylla



Quand on lit trop vite, ou trop doucement, on n'entend rien.
Pascal, Pensées (L41)

Deux écueils : mimer une folie absente ; l'ignorer lorsqu'elle cesse de l'être.
Deux écueils : lire Bernard-Henry Lévy ; lire Alain Soral.
Deux écueils : la pornographie ; le puritanisme.
Deux écueils : le fascisme ; l'antifascisme.
Deux écueils : mettre en oeuvre une séduction lourde, si fréquente et si pénible ; être si léger, en faisant la cour, que ça ne se voit pas.
Deux écueils : les cheveux longs des garçons ; les cheveux rasés des filles.
Deux écueils : Dali ; Malévitch.
Deux écueils : la lettre qui tue ; l'esprit qui plane.
Deux écueils : la merde ; le plastique.
Deux écueils : Jul ; Jul.
Deux écueils : les trous de mémoires ; et c'était quoi l'autre déjà ?

lundi 2 mai 2016

Dialogue entre Platon et Mallarmé (Les Limbes, le neuf septembre 1898)


  • Monsieur.
  • Monsieur.
  • Nous n'avons pas été présentés, puis-je connaître votre nom ?
  • Bien sûr, Stéphane Mallarmé, le vôtre je vous prie ?
  • Platon.
  • Ah, mais bien entendu ! J'ai lu certains de vos dialogues... La question de l'Un dans votre Parménide, ce concept aboli d'inanité existentielle, est tout-à-fait fascinante.
  • Je vous remercie, mais je suis confus – pardonnez-moi, mais j'ai pour coutume de dire la vérité – il me semble que je n'ai jamais entendu parler de vous, comment cela se fait-il ?
  • Oh, je viens d'arriver, et nous avons quelques années d'écart, je suis plus jeune que vous, et je sais que vous avez tendance à vous intéresser davantage à vos aînés.
  • Oui, c'est juste, ces anciens sages qui étaient plus proches de la vérité que nous m'ont toujours fasciné... Mais je vous rassure, je n'ai pas oublié de m'intéresser aux plus jeunes. L'un de mes élèves, qui se promène dans le coin (vous le reconnaîtrez facilement, il regarde toujours par terre), le plus doué, avait produit des choses intéressantes, bien que je les crois fausses en grande partie.
  • Comme je vous comprends... J'ai moi-même pris un petit sous mon aile, il n'ira pas aussi loin que moi, c'est certain, mais je crois qu'il fera des choses variées de valeur.
  • Mais quel est ce vacarme que nous entendons à présent ?
  • Ca ? Oh, c'est encore Saladin qui trucide Sohrawardi, c'est comme ça tous les jours... Ce dernier, le pauvre, ne cesse de périr et de revenir, Sisyphe musulman. Mais que faites-vous donc exactement dans la vie ?
  • Moi ? Oh, j'écris des petites choses, des poèmes...
  • Oh ! Vous avez de la chance qu'en un peu plus de deux millénaires je sois devenu plus tolérant, je vous aurais sinon chassé incontinent. J'ai peur de m'être ramolli, mais je vais même essayer de m'intéresser à votre cas : pourriez-vous me parler de l'un de vos poèmes ?
  • Oui, bien sûr, mais lequel ?
  • Je ne sais pas, le plus connu mettons.
  • Hum, je pourrais vous parler de mon « sonnet en yx »...
  • De quoi s'agit-il ?
  • D'un poème fait de rien...
  • Ah... Je suis déçu que vous ne soyez qu'un vulgaire plagiaire, en somme. Je veux bien croire que vous n'ayez pas lu le grand petit œuvre de mon ami Lao-Tseu, mais vous ne pouvez ignorer le poème de Guillaume d'Aquitaine...
  • Votre silence en dit long. « Je ferai un poème de pur rien », vous n'avez rien inventé ! Je ne dis pas qu'il faille inventer puisque l'archétype de votre poème et de celui de Guillaume d'Aquitaine nous dépasse tous deux de beaucoup, mais enfin je n'aime pas ces procédés.
  • Permettez, permettez ! Au niveau de la forme ce que je produit est très particulier !
  • Ce ne sont pas ces formes-là qui m'intéressent ! Je ne vous salue pas, vil faquin !
  • Merde !
  • Sycophante !
    ETC.

jeudi 25 juin 2015

Le duel qui aura lieu

 A l'intention de Werner von Dequeit
Monsieur,

    Cette fois, vous dépassez les bornes ! Non content d'avoir un succès fou avec les femmes, non content de décliner mon invitation à Amsterdam, non content de vous apprêter à gagner plus d'argent que moi, voilà que vous osez vous moquer de ma production littéraire. La prochaine fois que nous nous verrons, il serait bon que vous me prêtiez un gant (un seul suffira).

    Votre outrecuidance, donc, me contraint à réagir. Je vous propose un duel, renseignez-vous, ce n'est pas la première fois que je le fais (ou plutôt, que je rédige une telle lettre). Mais depuis j'ai grandi, et mûri, et la boxe anglaise ne me suffira pas. Afin de vous vitrifier comme vous le méritez, je préconise un duel au bazooka. Je me les procurerai, nous n'aurons plus qu'à procéder à un tirage au sort des deux armes pour que vous ne m'accusiez pas de tricherie.

    Je ne m'abaisserai pas à répondre à vos remarques infondées. Cela me ferait rire, si ce n'était pas d'un esprit si faux. Sachez, Monsieur, que les esprits faux ne sont jamais ni poètes, ni écrivains, et que vous croupirez donc logiquement dans une médiocrité crasse pour le restant de votre existence.

    Mes témoins seront Yves Bonnefoy et Pierre Michon. Vous pouvez choisir les vôtres (Nabilla et Cyril Hanouna, par exemple, car il est bon que les témoins reflètent en quelque façon la valeur de celui qui les produit).

    Quant au lieu, les bords de l'étang que surplombe le château de Sercy me paraissent bien venus : ce sont mes ancêtres, Monsieur, que vous avez insultés avec votre missive, et c'est à l'ombre de leur prestige que je laverai mon honneur.

    A vous,
    Jérémie Sercy

mercredi 24 juin 2015

A l'ombre de la bêtise (Extrait du message d'un ami qui me connaît bien)

En super bonus, Werner von Dequeit te présente son blog :

  "A L'OMBRE DE LA BÊTISE"  

   Articles, dans l'ordre de parution :

- "pourquoi je suis moins intelligent que le reste des hommes" (100 vues)

- "Batman et Bathmos : comics strates" (93 vues)

- "invitation officielle à dîner pour la blogueuse sofia_licorne_44 qui a laissé un commentaire sur le premier article"

- "Top 2 des articles les plus lus du blog"

- "explications quand au fait que je traite gravement de sujets légers" (17 vues)

- "réponse à celui ayant critiqué mon blog et n'ayant rien compris à sa philosophie générale" (6 vues)

- "Roger-Arnould Rivière déconstruit" (100 267 vues)

- "les trolls, le degré moins un de la bathomologie ?" (3 vues)

- "à celui qui me harcèle anonymement" (16 vues)

- "à l'ombre de la bêtise : progression de 13.5% des vues en un mois !" (1 vue)

- "invitation à faire tomber les masques" (65 vues)

- "pourquoi je suis le maître de l'intelligence mais que j'ose pas le dire" (7 vues)

- "AHAHAHAHAH !" (666 vues)

- "réponse à ceux qui ne comprennent pas le troisième degré" (41 vues)

- "réponse à ceux qui s'obstinent à ne rien comprendre" (1 vue)

- "réponse à ceux qui ne méritent pas qu'on parle d'eux" (2 vues)

- "pourquoi j'interdis désormais tous les commentaires" (7 vues)

- "poème : je suis tombé dans l'esprit de l'escalier" (677 013 vues)

- "amis lecteurs, les commentaires sont ouverts de nouveau !" (2 vues)   

- "les commentaires blessants : comment réagir ?" (2 vues)

mercredi 26 novembre 2014

Insomnie

Enième insomnie... Je fouille mes fonds de tiroir histoire de trouver quelques miettes de tabac, pour qu'il m'accompagne, et j'écris pour m'occuper.
« Le Christ sera en agonie jusqu'à la fin du monde, il ne faut pas dormir pendant ce temps-là », comme dit Pascal, mais suivre ce programme à la lettre est la voie la plus sûre vers la folie, ce qui reste en accord avec le reste de sa pensée : « Le monde est si nécessairement fou que ce serait être fou par un autre tour de folie que de n'être pas fou ».
Moyennant quoi, on ne fait pas grand-chose. Ce ne sont pourtant pas les livres qui manquent, qui ne demandent qu'à être lus, ou la musique, qui ne demande qu'à être entendue. Mais on n'a pas l'énergie, on ne veut que dormir, alors on écoute des chansonnettes en regardant l'heure tourner.
On espère bien pourtant trouver quelque chose d'un peu plus relevé, une tournure un peu plus juste, une rime un peu plus riche, mais rien.
Et puis on achève la chose, on publie, en se disant que, de toute façon, personne ne viendra la lire.
Et on tâche de passer à autre chose.

dimanche 11 mai 2014

lundi 21 avril 2014

De la spoilation

    C'est curieux tout de même, je sais bien qu'il n'y a pas de mot en français pour cela, mais tout se passe comme si le concept même de spoiler n'existait pas autrefois. A moins que si ?
    « ... et donc à la fin, quand Proust retrouve le temps en cognant sur son pavé...
    - Putain, t'abuses, j'en suis qu'à La Prisonnière ! Déjà que tu m'avais dit qu'Hegel atteignait le savoir absolu... »